La démocratie post-totalitaire

En s'appuyant sur Hannah Arendt et Claude Lefort, il propose une étude comparative particulièrement éclairante du phénomène totalitaire et du mouvement de modernisation de la fin du XXe siècle. Il montre ainsi que les sociétés européennes démocratiques connaissent un processus spécifique de déshumanisation et de désagrégation, bien différent du totalitarisme. Ce phénomène " post-totalitaire " constitue le point aveugle des démocraties.

C'est dans ce cadre qu'il convient de resituer le mal-être existentiel et social et la confusion des médias: le basculement historique des trente dernières années a débouché sur une vision fantasmagorique du pouvoir et un antitotalitarisme galvaudé. Pour l'auteur, le renouveau implique d'en finir avec le manichéisme et l'illusion de la table rase: les démocraties européennes doivent enfin accepter l'ambivalence de leur propre histoire, inscrire la modernisation dans une vision de l'avenir et un projet cohérent. C'est à ce prix qu'elles éviteront le repli maladif sur elles-mêmes et la rupture avec le reste du monde.

Sommaire

Introduction

I/ Totalitarisme et idéologie de la modernisation : traits communs et différences

Une société en perpétuel mouvement, un univers de certitudes
Le pouvoir informe
Logique de survie contre promesse de bonheur
Incohérence et dénégation du pouvoir
Totalitarisme et barbarie douce
Des conditions de possibilités semblables ?
L' " idéologie invisible "

II/ Genèse d'une décomposition

Le basculement
Quelle prise de conscience antitotalitaire
Une nouvelle donne sociale-historique
" Nouvel esprit du capitalisme " et banalisation du nazisme

III/ Un antitotalitarisme dévoyé

La fantasmagorie du pouvoir
Des médias tout-puissants
Sommes-nous entrés dans le " meilleur des mondes " ?
Big Brother is watching you ?
Le point aveugle des démocraties

Conclusion : Affronter le présent