A l'abri de la foret

Florence Lloret

114 pages, parution le 16/10/2015

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Résumé

"Ce livre est le récit d'expériences,
vécue par des artistes, des enfants, des adolescents et les professeurs qui sont à leurs côtés.

Nous avons proposé (nous, Théâtre La Cité) à l'équipe enseignante d'une école primaire du quartier du Panier à Marseille d'accueillir un Poète, Patrick Laupin, pour un atelier d'écriture.
En fin d'année, ce fut le voyage dans Les Cévennes avec les enfants, sur ces terres de charbonniers où Patrick a grandi.
C'est là que l'envie de faire un spectacle a pris forme "L'alphabet des oubliés" qui mêle paroles de mineurs et écritures d'enfants de Marseille; et tente de raconter l'exigeant dialogue que le poète engage avec eux, leur transmettant une capacité d'écrire, qui est aussi une capacité de vivre.

Deux ans plus tard, nous avons proposé à Julie Villeneuve, une jeune auteure qui s'engageait à sa manière sur les terres défrichées de Patrick Laupin, d'écrire avec des adolescents d'un collège des quartiers nord, le collège Henri Wallon.
Le collège n'est pas l'école primaire.
Egarés dans les emplois du temps, les coursives, la massivité des effectifs et du bâtiment, le morcellement des enseignements, nous avons essayé d'ouvrir un chemin de création avec des adolescents.
Qu'elle salle aujourd'hui ? Leur professeur est il avec nous ou appelé à d'autre missions ? Est-ce mieux qu'il soit là ou pas ? Ils sont nombreux, très excités souvent. Comment faire avec ce tumulte? Créer avec eux, une rupture dans ce temps usiné qui est le leur et celui de leur professeurs, qu'ils puissent se pressentir, le poids de leur corps, l'immensité du monde, leur propre immensité, se laisser aller à l'écriture, laisser surgir et naître les mots, puiser à la vie, y être bien.
Les professeurs ont du mal à trouver leur place dans cet espace que nous tentons de créer. S'effacer, s'oublier, se faire oublier... Offrir à leur élèves un temps dégagé de la relation au savoir et à l'évaluation propre à l'enseignement. Pas un espace de récréation, mais de création, avec ses exigences propres et son rapport intrinsèque à l'inconnu.

Nous décidâme, Fayçal Benzine et Anne Clayman professeurs au collège, Julie Villeneuve et moi-même, de partir écrire avec les élèves dans le ressenti d'un nouveau paysage. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à l'automne, puis en plein hiver, dans un petit gîte au pied du plateau du Vercors. Nous allions trouver là, la manière d'être ensemble artistes et enseignants, d'être ensemble sans confondre nos démarches et intentions propres. Ce sont les élèves et cette terre nouvelle que nous foulion qui ont fait le lien.

Je fais trace de ces histoires avec des fragments conservés, textes des enfants et des adolescents, entretiens, images filmées tout au long du chemin, sortes d'archives de ces traversée.
Et le récit que je peux en faire aujourd'hui.

On ne peut pas généraliser ces sortes d'aventure. On peut juste tenter de les partager pour que, peut être, elles en inspirent d'autres."

Florenc