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Le rêve de Djamila
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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Le rêve de Djamila

Le rêve de Djamila

BENATSOU FATIHA

196 pages, parution le 26/02/2009

Résumé

Trois femmes, trois façons de fuir l'oppression et la misère, trois récits de vie entremêlés comme un conte oriental. Aicha est arrivée en France dans les années 1950. Enfermée dans un bidonville dont elle ne sort que pour accoucher, brutalisée par un mari alcoolique, elle n'imagine pas d'autre vie. Djamila est sa fille. Elle aussi enfermée, mariée à quatorze ans, elle n'est jamais allée à l'école, mais elle rêve... "Toi, dit-elle à sa fille, un jour, tu sortiras du bidonville, tu vivras libre..."Fatiha n'a jamais oublié le rêve de sa mère, morte à l'âge de trente-deux ans en laissant derrière elle huit enfants. À dix-neuf ans, elle a dit non à la soumission, non à la tradition. Son parcours vers la liberté a été long, parfois humiliant, parfois exaltant, mais jamais cette fille et petite-fille de Kabyles n'a renié ses origines. L'action qu'elle mène aujourd'hui, au sein des gouvernements successifs autant que dans le milieu associatif, est indissociable du destin des deux femmes qui ont modelé sa révolte : Aicha et Djamila.

Sommaire

Aïcha attend. Elle sait qu'elle va être frappée, que Souliman rentre saoul. La violence est sa vie quotidienne. Rares sont les jours qu'elle passe sans coups ni insultes. Elle a les cris, les coups, les brûlures de cigarette sur les bras.
J'ai appris à voir les angoisses, les souffrances de ma mère et de ma grand-mère. J'ai en moi des douleurs, désormais, car tout y est enfoui profondément.

Pourtant, il y a autour d'elles tant d'hommes et de femmes. Mais personne ne bouge, chacun reste cloîtré dans sa pièce. Il y a les gens qui se cachent, ceux qui se taisent. Ils refusent de voir. Au début, ils sont intervenus pour protéger Aïcha, ils ont sermonné Souliman. Puis ils ont vécu avec.

Mohand Mbouleha, un jeune homme nerveux, a tenté d'arrêter Souliman qui frappait Aïcha avec une planche de bois remplie de clous. Elle était au sol, elle hurlait. Elle saignait. Mohand Mbouleha a repoussé souliman en lui arrachant la planche de bois.
Tu ne te comportes pas en musulman, va dormir et laisse ta femme tranquille. Cela finira mal, un jour, tu la tueras et tu finiras tes jours en prison. Tu devrais avoir honte.
Maché chrelé, ce ne sont pas tes affaires, Souliman montre les poings.

Aïcha est assise. Souliman lui cherche des histoires. Lui demande de le servir, trouve le repas trop salé. Il se lève et la frappe au visage, sur le corps. Puis il frappe sa fille, il frappe Djamila.
Il tombe ensuite d'un profond sommeil et se réveille en pleurant.

À l'arrivée de Souliman, le bidonville est immobile. On craint sa colère, sa foudre. La violence approche, la peur vient, vous envahit de la tête aux pieds. Aïcha se met à trembler, les enfants pleurent. Plus d'une fois, j'ai cru que c'était la mort qui arrivait, qui tournait autour de ma grand-mère, autour de ses enfants.

Silence, le fou arrive. Je l'appelle maboule, le fou en kabyle. Du haut de mes dix ans, je lui tiens tête. Il croit être un homme, alekez, homme en kabyle, c'est un chetan, un diable. Ma mère me dit, j'ai peur,
Je lui dis : Il faut appeler la police et l'emmener à l'asile de fous.
Elle dit : Achouma, quelle honte, on n'appelle pas la police, on ne porte pas plainte contre un membre de sa famille.
Il faut faire quelque chose quand on a peur.
Tais-toi, on ne parle pas comme cela de son grand-père. Ton grand-père est envoûté, ce n'est pas sa faute. Il a connu des femmes qui lui ont fait de la sorcellerie.
Ma mère priait, pleurait, tremblait.

J'ai osé, un jour, prendre une craie et écrire sur une vitre d'une très grande fenêtre qui donnait dans la rue. Quelques lignes, j'écrivais son nom et je disais qu'il était fou et méchant. Les mots écrits à la craie sont restés là. Peine perdue, les passants ne regardaient jamais du côté du bidonville.




La vitre est devenue mon journal. Je raconte les violences de Souliman.
Mais un jour, il me surprend. Il appelle un cousin plus âgé que moi pour lui lire les textes. Il me gifle avec une telle force que je suis projetée contre le mur, sonnée. Je redresse la tête et je le regarde droit dans les yeux en l'insultant : maché alkez, tu n'es pas un homme. Il est dans une rage terrible. À nouveau, il lève la main. Mais alors, je vois ma mère entrer, elle hurle, elle prend une chaise et le menace. Puis, d'un geste rapide, elle me pousse vers la porte et me crie de partir vers l'école. Je sors du bidonville. Je m'installe sur un banc, à regarder les gens passer. Les rues se vident peu à peu et je commence à m'ennuyer de tout ce vide.
Il doit être dix heures du soir, j'ai froid et j'ai faim. Il fait nuit, j'ai peur de rentrer, mais j'ai froid et j'ai faim. Je me faufile dans le bidonville, je me glisse le long des palissades et je guette mon grand-père, Souliman.
Dieu merci, tu es rentrée !
Je reconnais la voix de ma mère. Elle en pleure d'inquiétude.
Pendant des semaines, elle va me cacher chaque fois que mon grand-père rentre.


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Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) Robert Laffont
Auteur(s) BENATSOU FATIHA
Parution 26/02/2009
Nb. de pages 196
Format 13 x 20
Couverture Broché
Poids 218g
EAN13 9782221111284
ISBN13 978-2-221-11128-4

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