
Le souffle du cobra un voyage à bicyclette à travers les paysages et la mémoire du vietnam
Un voyage à bicyclette à travers les paysages et la mémoire du Vietnam
Andrew X. Pham
Résumé
Le palpitant périple de Andrew X. Pham à travers le Vietnam. La découverte à vélo, à la fois enchantée et désespérée, d'une terre qui l'a vu naître.
Pham, un jeune Vietnamo-Américain, frappé par le suicide de sa sœur transsexuelle, plaque son travail d'ingénieur en Californie pour une randonnée solitaire qui le mène du Mexique au Vietnam. Il part sur les traces de ses propres origines. Mais le voyage est dur: malgré sa persévérance et son courage, il devra affronter la douleur, le harcèlement des autorités vietnamiennes, et le mépris de la population qui ne voit en lui qu'un expatrié. Pour chaque instant de découverte de soi et d'enchantement, il semble devoir affronter dix déceptions. Au fil de ses aventures, l'auteur entreprend un autre périple, symbolique celui-là, au pays des souvenirs: les siens et ceux de sa famille, avant et après la fuite du Vietnam communiste. Avec un ton très personnel, "Le Souffle du cobra" dévoile un nouveau Vietnam, ses paysages labourés de cicatrices et peuplés d'êtres tenaces et inclassables, aux prises avec une forme de capitalisme unique dans un pays du tiers-monde. On découvre aussi les visages fugitifs, mémorables, de sa famille vietnamienne. À la fois fasciné, charmé et exaspéré par l'idée que le Vietnam se fait de l'Amérique, Pham prend conscience peu à peu qu'il ne pourra pas "redevenir" vietnamien. Il remercie ses parents pour leurs sacrifices, leur persévérance et leur amour. Serein, il rentrera "chez lui", en Amérique, conscient d'une double appartenance avec laquelle il devra vivre, riche à présent de son passé, de ses souvenirs, d'une identité multiple.
Sommaire
Je sautai sur ma bicyclette et me lançai à la poursuite de la petite mendiante, dans le sens opposé à celui de la circulation tournoyant autour de la fontaine. Fiévreusement, je guettais le balancement de sa tresse en queue de cheval au milieu des tables en terrasse. J'allais de café en café, m'arrêtant au bord du trottoir pour sonder la pénombre. Elle apparut à la porte de la cantine du quartier; elle suçait un quartier d'orange, le bébé toujours à califourchon sur sa hanche.Je lui fis signe de venir me voir. Elle s'approcha avec circonspection.– Tiens, petite nièce, prends ça et va acheter quelque chose à manger, pour toi et le bébé. Je lui donnai tout l'argent que j'avais en poche. Pas grand-chose.Elle le fixa, bouleversée, puis me regarda avec une telle gratitude que j'eus honte. Elle s'inclina. La voix tremblante, elle marmonna:– Merci infiniment, oncle, merci infiniment. Petite nièce remercie oncle infiniment.Elle eut l'air de vouloir ajouter autre chose, mais se retint. Moi aussi j'aurais voulu dire quelque chose, mais j'en fus incapable. À cet instant, elle me parut très, très vieille. Et moi je me sentais terriblement jeune. Elle fourra les billets dans une poche de sa chemise, sous le bébé. Elle s'éloigna en toute hâte d'un pas léger. De l'autre côté de la rue, elle se retourna, me fit un signe d'adieu et sourit.Brusquement, le relâchement de la tension que j'avais ressentie en lui remettant l'argent disparut. C'était seulement ma bonne conscience. Je restai là, malade pour elle, estomaqué par sa tragédie et le rôle que j'y jouais. Oh, petite! Qu'est-ce qu'on t'a fait ? Qu'est-ce que je t'ai fait? Ses parents la renverront ici maintes et maintes fois, avec l'espoir d'une aubaine comme celle d'aujourd'hui. Oh, mon Dieu! Pourquoi est-elle ici? Cette belle petite fille. Quel est son thème astral?Mais cette après-midi-là, dans la toile urbaine d'intentions, sur ce trottoir brûlant, je restai perclus de doutes, plus paumé que je ne l'avais jamais été de toute ma vie. Pourquoi m'intéresser à cette fillette au visage en forme de kaki? Uniquement parce qu'elle avait un air de ressemblance avec un être que j'ai connu dans le temps? Est-ce là ce qu'il me faut pour me rappeler que je suis vietnamien? Que je suis humain, capable de compatir à la misère d'autrui? Si c'est le cas, je suis plus sectaire que ceux que je méprise, ceux-là même qui m'ont chassé en Amérique.
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | NiL éditions |
Auteur(s) | Andrew X. Pham |
Parution | 27/09/2001 |
Nb. de pages | 496 |
Format | 14 x 22.5 |
Couverture | Broché |
Poids | 528g |
EAN13 | 9782841112036 |
Avantages Eyrolles.com
Nos clients ont également acheté
Consultez aussi
- Les meilleures ventes en Graphisme & Photo
- Les meilleures ventes en Informatique
- Les meilleures ventes en Construction
- Les meilleures ventes en Entreprise & Droit
- Les meilleures ventes en Sciences
- Les meilleures ventes en Littérature
- Les meilleures ventes en Arts & Loisirs
- Les meilleures ventes en Vie pratique
- Les meilleures ventes en Voyage et Tourisme
- Les meilleures ventes en BD et Jeunesse