Résumé
Les abeilles brunes bruissaient sur l'aire de butinage. Chacune s'affairait autour d'une corolle, planait un court instant, puis s'agrippait et s'enfouissait pour puiser le nectar, et ressortait poudrée de pollen.
Ivres de chaleur, d'azur et de serpolet touffu, elles repartaient et revenaient, travailleuses infatigables, occupées sans défaillance à approvisionner la ruche, en suc, en pollen, en eau.
C'est précisément le pollen qui va être l'objet de la présente monographie. Nous allons nous efforcer de cerner toute l'importance de cette poudre fécondante, le rôle qui lui est propre dans le cycle végétal et de quelle manière l'homme peut en tirer parti.
Sans ce pollen plus de phanérogames, donc plus de fleurs apparentes. Plus de lilas blancs ni de lilas violets. Plus de roses qui, selon le mot du poète, de toutes les fleurs tiennent la beauté enclose. Plus d'orties ni de chardons, de lavandes ni de violettes drues. Adieu corolles aux parures diaprées. Adieu moisson de senteurs, parfums embaumant le printemps. Nos yeux n'auraient jamais vu la tulipe, l'œillet et le lis, et la délicate églantine, et toutes ces robes écloses, offertes à l'abeille, aux rêves des amants, aux hommages et aux anniversaires, à l'inspiration des poètes. Et non moins grave serait la disparition des forêts de chênes, et de conifères et de toutes ces têtes sacrées, de ces essences altières que nous vivons.
Dimensions : 15,50 x 23,50 - 80 pages