
Parrain du kremlin -boris berezovski et le pillage de la russie
Paul Klebnikov
Résumé
Comment est-on passé du communisme soviétique au "capitalisme" russe?
Doué d'une intelligence peu commune, mathématicien de talent, Boris Berezovski est devenu en quelques années le premier milliardaire de Russie, contrôlant la plus grande usine d'automobiles, la plus grande chaîne de télévision, la compagnie aérienne nationale (Aeroflot), et l'une des plus grandes compagnies pétrolières. Et c'est lui qui, en 1996, a organisé le financement de la réélection d'Eltsine à la présidence... en attendant de télécommander l'élection de Vladimir Poutine. "Après avoir privatisé l'économie, Berezovski a privatisé l'État"...Par-delà la vie et la carrière très controversée de l'un des personnages qui ont défrayé la chronique au cours des dernières années, c'est toute une page de l'histoire russe contemporaine qu'écrit Paul Klebnikov. De la grande guerre des gangs de 1993-1994 jusqu'à l'arrivée de Poutine à la présidence, en passant par la mafia et la domination des "oligarques" sur la vie politique du pays, l'auteur dévoile ainsi l'histoire secrète de la Russie post-communiste grâce, notamment, à une masse impressionnante de documents : entretiens avec les acteurs principaux de la vie politique et économique russe, rapports de police confidentiels, documents financiers, enregistrements et comptes-rendus de surveillance rapprochée...Un document édifiant qui, pour la première fois, raconte cette gigantesque mutation et dit à qui elle a profité.
Sommaire
Derrière chaque processus historique se profilent des individus spécifiques. J'ai voulu savoir qui étaient les vrais patrons de la Russie. Qui avait mis le pays dans un tel état? Qui se tenait au sommet de la pyramide?Au cours de l'été 1996, j'eus l'occasion de m'intéresser de près aux affaires de Boris Berezovski. Aucun autre homme ne bénéficiait d'une telle proximité des trois faces de la pyramide: le crime, le commerce et le pouvoir. Aucun autre ne profitait autant que lui de la descente de la Russie vers les abîmes.J'entendis parler de lui pour la première fois lors d'un voyage à Togliatti, sur la Volga, à plus de mille kilomètres à l'est de Moscou. Cette ville est le siège du plus gros constructeur de voitures de Russie, la compagnie AvtoVaz. J'écrivais alors un article sur l'industrie automobile russe et l'on m'avait dit qu'AvtoVaz était liée de quelque manière à un entrepreneur du nom de Berezovski. (En réalité, le magnat avait constitué sa première grande fortune grâce à cette usine.)Lorsque j'interrogeai Alexeï Nikolaïev, le président d'AvtoVaz sur Berezovski et le holding de celui-ci, LogoVaz, il échangea aussitôt des regards inquiets avec ses assistants. Je vis un éclair de crainte s'afficher sur les visages de ces hommes qui me faisaient face. "Nous n'avons plus de liaisons directes avec LogoVaz, maugréa Nikolaïev. Ils ont monté leurs propres affaires là-bas [à Moscou]."Qui était cet homme dont le nom inspirait le silence? En étudiant sa carrière météorique, j'ai découvert une histoire remplie de banqueroutes et de morts violentes. Sa capacité de nuisance était considérable, même rapportée aux normes russes. Berezovski pompait les liquidités des grandes sociétés sur lesquelles il mettait la main, les laissant virtuellement en faillite et maintenues à peine à flot par de généreuses subventions gouvernementales. Ses activités gravitaient autour des secteurs qui généraient le plus de violence en Russie: l'automobile, l'industrie de l'aluminium, les prises d'otages en Tchétchénie. Beaucoup de ses affaires –; comme la prise de contrôle de la Télévision publique russe, ou celle de la raffinerie de pétrole d'Omsk –; ont été émaillées par l'assassinat ou la mort accidentelle de certains des principaux acteurs. Peu de temps après son intrusion dans la gestion du Fonds national des sports, l'ancien président de cette œuvre caritative manqua de se faire assassiner. Il n'y a cependant aucune preuve que Berezovski porte la moindre responsabilité de l'un de ces actes violents. On l'a brièvement soupçonné d'être impliqué dans l'assassinat le plus célèbre de l'ère Eltsine, en 1995, mais il n'a jamais été inculpé pour un quelconque crime ou délit relatif à ces événements.Je rencontrai pour la première fois Berezovski pendant l'automne 1996, à Moscou. Son intelligence me sauta aux yeux (il détient un doctorat en mathématiques). Il parlait nerveusement, en s'accompagnant de gestes, agitant une main qui portait encore les séquelles d'un attentat qui avait manqué de lui coûter la vie dans les premières années de la présidence d'Eltsine. Il ne trouvait pas d'excuses à la violence qui touchait le monde des affaires et plaçait son discours sur le plan élevé de la morale. "La presse occidentale est injuste avec la Russie, me dit-il. Le commerce dans mon pays n'est pas synonyme de mafia."Je lui demandai pourquoi le gouvernement était incapable de traduire les truands en justice. "Parce que, au sein du gouvernement, il y a beaucoup de personnes qui sont des criminels eux-mêmes, me répondit-il. Ils n'ont aucun intérêt à ce que ces crimes soient résolus."Un mois plus tard, Berezovski fut nommé à un poste important dans l'administration russe: secrétaire adjoint du Conseil de sécurité.
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Robert Laffont |
Auteur(s) | Paul Klebnikov |
Parution | 20/09/2001 |
Nb. de pages | 464 |
Format | 15.5 x 24 |
Couverture | Broché |
Poids | 592g |
EAN13 | 9782221094266 |
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